L’harmonie des 7 premières années de l’atelier de Montmartre
7 ans de réflexion
7 ans de bonheur
Avec Des mots et des mosaïques, Véronique Darcon Cazes suivait son intuition : garder sa direction, rester sur le même chemin et ne pas se perdre. Toujours la même envie : être présente, vivante, ici et maintenant
Longtemps relieur-doreur, la créatrice a ouvert son atelier de mosaïque en plein Montmartre, 45 rue Lepic.
Un nouveau chapitre qui débutait en 2012, il y a 7 ans donc.
7 ans, comme l’âge de raison ou les 7 couleurs de l’arc-en-ciel. Comme l’étape bien connue d’une histoire d’amour. Comme ces 4 jours aussi pendant lesquels Véronique se retourne pour regarder en arrière, célé-brer et remercier la fidélité de ceux qui aiment ses effets de texture et ses jeux de lumière.
Il s’en passe des choses en 7 ans. Les Ateliers d’Art de France lui ont donné accès au Salon Maison & Objet, notamment. Et celui de janvier 2019 a été aussi bienveillant que les totems qu’elle crée. Les professionnels ont aimé. Un sacré tournant dans son parcours déjà savamment construit.
Sa technique est traditionnelle, elle utilise le mortier colle. Les tesselles sont cassées à la marteline et à la pince. Le reste, c’est sa « touche » : la matière l’inspire et « la guide ». « Souvent, au départ, je ne sais pas où je vais ».
Avec les années, sa pratique évolue. Comme ses séries. Les formes s’arrondissent et s’approchent de celle des galets qu’elle ramasse depuis toujours.
Ses créations les plus récentes sont « plus authentiques, plus épurées, plus simples peut-être ». L’ardoise l’y aide. C’est une matière fascinante, elle joue avec la lumière. « Elle a encore des choses à me dire ». Ou l’inverse.
La série Galetxie est douce, harmonieuse et modulable. Véronique s’amuse avec les fragments de matières. De plus en plus, comme un clin d’oeil à sa première vie professionnelle, elle intègre à ses compositions les chutes des peaux qu’elle utilisait pour la reliure des livres.
On en amasse des choses en 7 ans
De ses cueillettes en voyage, sur la plage, dans les bois et dans la rue aussi, la mosaïste rapporte ses matières premières, minérales le plus souvent. Elle compose des séries avec des petits et des grands morceaux, comme la vie. Ce qu’elle aime, c’est « remettre en mouvement la nature ».
Dans l’atelier, Véronique fait de la place, pour aller plus loin.
Aller « au bout du chemin », c’est prolonger le lien que symbolise son art. Parce que c’est bien ça : la mosaïste associe des petits et des grands morceaux de matière ensemble.
C’est aussi relier les gens, les couleurs et les matières. Comme les mots d’un livre ?
C’est ce pouvoir du lien qu’elle transmet à ces élèves, « l’échange est toujours riche ». Véronique partage avec eux son amour du jeu, de la nature, de la matière et de sa couleur.
« Chaque fois une histoire, chaque fois un chemin »
Les visiteurs de ces jolies jours de fête ont reçu un cadeau de leur hôte. Chacun est reparti avec « une surprise minérale », un galet marqué. Un signe choisi par eux, avec « une vibration particulière » à chaque fois.